Ce soir là je suis descendue du bus assez tard, dans le froid glacial de Chivay, village bordant le canyon le plus profond du monde. On m’a proposé un hostal non loin du terminal de bus et j’ai suivi. C’était honnête, comme d’habitude. Pas cher mais ne valant pas plus.
Je me suis ensuite mise en quête d’un dîner et suis entrée dans un restaurant où toutes les tables étaient prises et tous les serveurs débordés. On m’a proposé de m’asseoir à une table déjà occupée par un solitaire. J’ai acquiescé et me suis retrouvée en tête à tête avec un Suisse. Nous avons bien discuté en attendant la soupe de tomates. Il avait quitté son boulot trois mois auparavant pour partir se changer les idées et il allait bientôt devoir rentrer pour en retrouver un et renflouer les caisses… jusqu’à la prochaine fois. Il m’a conseillé de me lever très tôt le lendemain afin de prendre le premier bus pour l’attraction locale, les condors.
Comme nous nous sommes séparés tard, je n’ai pas suivi son conseil et me suis levée à 6 heures du matin. J'ai ensuite pris un bus qui remontait le long du cañon de Colca, qui en vérité n’est que le second plus profond du monde, depuis que l’on a remesuré son voisin. Après une bonne heure de route passée à admirer de magnifiques paysages de vallées et de terrasses, j’ai aperçu un énorme groupe de touristes suicidaires massés au bord du ravin. C’était bien là qu’il fallait que je descende. J’avais à peine rejoint ce groupe finalement protégé d’une mort certaine par un large parapet, qu’ils sont arrivés.
Les rois des Andes, les condors majestueux. Ils planaient au dessus de nous, ils nous frôlaient et ils nous méprisaient certainement, nous pauvres humains qui ne pouvions flotter au gré des courants d’air. Je me suis éloignée un peu de la masse, et comme les condors aussi, j’aurais pu croire qu’ils me suivaient. Une fois qu’ils eurent fini leur spectacle, les bus se sont remplis et sont repartis vers Chivay.
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Moi je n’avais pris qu’un aller simple car je voulais marcher sur la rive pour admirer la grandeur de cette vallée démesurée. J’ai donc marché seule, jusqu’au prochain village. Je n’ai rencontré qu’un paysan sympathique et une bergère taciturne.
Moi je n’avais pris qu’un aller simple car je voulais marcher sur la rive pour admirer la grandeur de cette vallée démesurée. J’ai donc marché seule, jusqu’au prochain village. Je n’ai rencontré qu’un paysan sympathique et une bergère taciturne.
Je me suis aussi rendue compte que les cactus ne sont pas des buissons comme les autres et que lorsqu’on les frôle, ils n’hésitent pas à se planter dans le pantalon et dans le mollet.
Arrivée au village il ne me restait plus qu’à attendre le bus suivant. Il n’y avait personne dans les rues et j’ai presque cru qu’il s’agissait d’un village fantôme. Finalement j’ai quand même trouvé une petite épicerie où acheter des crackers qui firent mon déjeuner et me renseigner sur les bus. Les horaires étaient assez incertains, mais c’était bien sur la place qu’il fallait attendre.
Comme je savais que le bus réveillerait toute la vallée avec son klaxon en arrivant, je me suis permise de faire un petit tour du village. J’ai découvert une charrue à faire pâlir d’envie mon papa et j’ai bien sûr dû donner la pièce pour la photo.
Arrivée à Chivay j’ai enchaîné avec un bus pour Arequipa où j’ai rejoint l’hostal que j’avais réservé. Ma chambre était encore occupée et le patron m’a donc négocié un autre hostal mais seulement après m’avoir fait monter et descendre toutes les marches du sien avec ma mochilla. Au dîner j’ai gouté le Pisco Sour péruvien et vous vous douterez bien que le chilien est meilleur. Il ne me restait plus qu’à me coucher avant de profiter du Chili le lendemain.
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