Au rapide suivant j’ai aussi sauvé une des naufragés d’un autre bateau. Ca a fait pas mal d’émotion tout ça car c’était relativement dangereux pour des gens inexpérimentés comme nous. Au final tout s’est bien passé et c’était vraiment un super au revoir à cette ville. J’ai ensuite pris une douche, puis récupéré ma lessive qui séchait sur le toit de l’hostal avant de retourner au terminal de bus.
De là je me suis embarquée pour un long voyage à travers l’altiplano et ses vigognes, direction Puno, au bord du Lac Titicaca. J’aurai pu acheter des bonbons et toutes sortes de remèdes médicinaux miracles à des vendeurs extrêmement bavards pendant ce voyage. Je me suis contentée de quelques bonbons, pour la bonne cause évidemment.
Arrivée à Puno j’ai failli me briser le cou en glissant sur une plaque de verglas en cherchant un hostal dans la nuit tranquille. L’ambiance de la ville était sinistre et ça s’est confirmé le lendemain matin. Il n’y a rien à faire à Puno (à part s’empoisonner au terminal de bus, comme le savent ceux qui ont tout suivi)et on peut y voir des façades qui font froid dans le dos.
Lever à 6h20 pour prendre un bateau direction les très touristiques îles flottantes. Ce sont des îles artificielles construites en roseaux et habitées par le peuple des Uros. J’ai attendu plus d’une demi-heure que le bateau se remplisse des sept passagers requis pour un départ. Peu à peu sont montés un israélien-étatsunien, né en Roumanie et éduqué par une princesse francophone, une française exaspérante, une jeune californienne sans vaccin et donc sans visa pour la Bolivie et quelques espagnols. Il faisait froid dans la brise qui venait du lac, mais le soleil réchauffait déjà la surface. Après une demi-heure de navigation à travers les roseaux nous avons débarqué sur une première île où nous avons eu droit à un petit cours intéressant sur la fabrication des îles.
De retour sur le rivage je me suis rendue directement au terminal de bus où j’ai sauté dans un bus en partance pour Juliaca, plus au Nord. Je devais descendre à un carrefour pour rejoindre un site archéologique, mais le bus ne s’est arrêté que deux cents mètres plus loin, à un contrôle de police. J’en ai profité pour descendre et refaire le chemin en marche arrière. Arrivée au carrefour j’ai négocié avec un taxi dur en affaire pour qu’il m’emmène au site. Sur une colline entre deux lacs se dressent des tours funéraires, vestiges d’une civilisation plus ancienne que celle des Incas. J’ai traîné un peu entre ces ruines, admirant le paysage et l’Histoire, avant de repartir à pied vers la route principale.
Un taxi a insisté pour m’épargner la marche à travers l’altiplano désert, à un prix défiant toute concurrence, mais il est mal tombé car je voulais marcher. Ce fut une balade tranquille, troublée seulement par le cri des chiens gardiens d’alpacas près des maisons en adobe qui se confondaient avec le paysage alentour. J’ai ensuite rejoint le chemin et partagé un taxi vers Puno avec des péruviens dont une petite fille aux joues rondes, brulées par le soleil et le vent.
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