jeudi 25 décembre 2008

Chapitre 15 - Un petit coca et puis s'en va

Au cours de ce voyage en bus j’ai pu profiter des dernières vues sur le lac Titicaca et faire connaissance avec mon voisin, Alvaro. C’était un jeune péruvien fraîchement arrivé de la capitale et qui devait rejoindre sa famille à l’autre bout de la Bolivie. Il lui fallait donc absolument passer la frontière ce soir là et comme nous avons été retardés par des travaux il était très stressé. J’essayais de le rassurer, même si, avec l’arrivée de la nuit, la possibilité d’un passage s’amenuisait. Finalement, le bus est arrivé un quart d’heure avant la fermeture de la frontière, j’ai attrapé ma mochilla balancée du toit du bus et couru vers le poste frontière. Après une pirouette ratée, pour cause de poids mort sur le dos, qui a bien fait rire les personnes alentours, j’ai réussi à traverser le pont et à trouver la douane péruvienne. Les tampons ont été apposés sans problème mais il me fallait encore trouver le bureau bolivien, et l’heure de la fermeture se rapprochait cruellement. A la dernière minute, j’ai fini de remplir les papiers et j’ai retrouvé Alvaro.
Ensemble nous avons négocié un moyen de transport pour La Paz. Une voiture s’est proposée et avec trois autres personnes dont une dans le coffre, nous l’avons remplie. Après quelques dizaines de minutes, nous avons été arrêtés pour un contrôle douanier. La personne dans le coffre s’est cachée sous les sacs et j’ai été sommée de me taire pour ne pas qu’ils sachent que j’étais européenne. Les douaniers frigorifiés n’ont pas insisté et nous sommes repartis dans la nuit noire.
Après avoir roulé deux heures et évité des cailloux répandus sur la route annonçant un camion en panne, nous sommes arrivés en vue de La Paz, toujours aussi impressionnante. Quelques feux rouges grillés plus loin nous nous sommes séparés d’Alvaro, qui devait prendre un autre bus, avant de continuer vers le centre ville où Felipe, un docteur péruvien et moi descendions. Sur les conseils de ce Felipe nous sommes allés dans un hôtel qui était beaucoup trop cher pour mon budget. Comme il a insisté pour ne pas me laisser seule à cette heure dans la ville, il a appelé un taxi et nous avons cherché un hostal. Après quelques tentatives infructueuses nous avons trouvé des chambres dans un hostal bien miteux et économique. Les papiers sur les murs n'étaient pas là pour décorer, mais pour boucher les trous aux fenêtres. Felipe le galant m’a invitée à dîner puis nous nous sommes dit au revoir devant nos chambres.


Le lendemain, après un bon petit déjeuner, je suis partie visiter le musée de la coca que j’avais loupé lors de mon premier passage. C’est là que j’ai appris que le Coca-cola est en fait copié d’une recette française et que la drogue c’est mal.


Après cette petite visite fort enrichissante, j’ai retrouvé le terminal de bus à côté de la Maison de la Démocratie bien mal en point.


De là je suis partie pour Oruro, une ville minière à quelques deux cents kilomètres au Sud. Le bus a traversé l’Altiplano, grand, sec, froid, salé, sablé, plat, couvert de toutes les nuances d’ocre.
A Oruro je n’ai pas fait grand-chose d’intéressant. C’est une ville triste et moche vouée uniquement à la mine et apparemment valant le détour seulement pour son carnaval annuel. J’ai quand même visité le musée minier avec une classe de jeunes turbulents. Nous sommes passés par une église pour descendre dans une vieille galerie minière où étaient entreposés de vieux outils. A la remontée j’ai rejoint le phare qui doit guider bien peu de bateaux dans ce désert et profité du coucher du soleil sur cette ville froide.

Il ne me restait plus qu’à rejoindre le terminal et attendre mon bus de nuit pour Sucre, afin de rejoindre la plus belle ville de Bolivie.

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