Le lendemain, suivant les conseils de mon hôte, je suis partie voir la colonie de manchots de l’île. Grâce au courant froid de Humboldt, ils disposent d’un havre agréable sous des latitudes beaucoup plus nordiques que celles de leurs collègues antarctiques. Un petit tour en bateau dans la baie nous a permis de nous en approcher et je crois que j’ai autant apprécié de regarder ces petites touffes de poils luisantes que le jeu des vagues pacifiques sur les rochers.
Après ce petit tour, le grand air marin mettant en appétit, je me suis régalée d’une empanada de locos comme tous les touristes.
Sur la route du retour les paysages étaient magnifiques et j’en ai bien profité, ainsi que des panoramas de la ville. Depuis l’ancien fort espagnol, sur les hauteurs de la ville, on peut apercevoir les volcans enneigés du continent.
Puis, pour agrémenter mon passage sur Chiloé d’une petite touche de culture je suis passée par le musée, où j’ai pu apprendre l’histoire de l’île et de son peuplement par les Mapuches, peuple d’origine asiatique ou océanienne, selon les théories. J’ai aussi pu tomber bouche bée devant la grandeur d’un squelette de baleine, et admirer la vue sur la baie d’Ancud.
En passant par le centre ville, j’ai profité pendant une demi heure du spectacle d’un mime, qui jouait avec les voitures et les passants, pour un public conquis et heureux. De quoi conserver le sourire en cette fin de belle journée d’été.
Le lendemain, j’ai quitté la ville en bus pour aller découvrir le parc Ecologico Mitologico. C’est une propriété aux abords de la Panaméricaine où le jardin à été aménagé en parc ludique présentant la mythologie chilote. Quand je suis descendue du bus il était encore trop tôt apparemment car je ne voyais personne pour me servir de guide. En avançant sur le chemin j’ai rencontré une grand-mère qui a prévenu ma guide, une jeune fille a peine réveillée. Celle-ci a lu les panneaux présentant chaque créature à la vitesse de l’éclair. Malgré cela la visite était intéressante et je l’ai refaite seule et au ralenti pour prendre quelques photos.
J’ai ensuite voulu rejoindre la mer que je croyais proche. J’ai donc traversé la route et marché une petite demi heure sur un chemin qui allait vers le nord. C’est dans une ambiance toute particulière, enfumée par un paysan mettant le feu à des trous que je suis arrivée au bout du chemin. Là, la dame qui vit dans la dernière maison, m’a indiqué qu’il n’y avait aucun moyen de rejoindre la mer. Je suis donc revenue sur mes pas pour faire du stop au bord de la route afin de rejoindre le village de Chacao, au bord de la mer. Une famille m’a fait monter dans son pick up amenagé, pour parcourir les quelques kilomètres.
Sur place j’ai apprécié le calme de ce village de deux mille habitants, où seule la place centrale est pavée. Après un repas gargantuesque bien qu’économique je me suis dirigée vers Caulin, un autre village, réputé pour ses huîtres, via un chemin campagnard fort agréable. Ce chemin montait doucement et une fois arrivée à son point culminant j’ai pu m’éblouir avec la beauté de la vue qui s’offrait à moi. Je me savais sur une île de l’océan Pacifique, mais je pouvais apercevoir les cimes enneigées de la Cordillère des Andes. Cette île est vraiment magique.
J’ai continué ma balade, suis redescendue dans la baie où j’ai regardé patauger des cygnes à col noir et travailler des ramasseurs d’huîtres et d’algues, en attendant le bus. Le premier a passer allait dans la direction contraire à la ville d’Ancud et je n’ai donc pas pensé à l’arrêter. Les villageois m’ont expliqué que je venais de louper le dernier bus de la journée. Il ne me restait plus qu’à parcourir les cinq kilomètres qui séparent les lieux de la Panaméricaine pour y faire du stop. L’auteur de mon guide doit avoir quelques problèmes pour évaluer les distances car après deux heures de marche je n’étais qu’à la moitié du chemin et personne ne passait sur cette route rurale. Heureusement, de galants hommes sont arrivés et se sont arrêtés face à mon pouce tendu et m’on conduite jusqu'à la porte de mon hostal avant la tombée de la nuit.
Il me restait même un peu de temps pour aller me baigner dans les eaux claires de la baie. Cependant, je me suis vite rendue compte qu’il est difficile d’apprécier la même température de l’eau que les manchots et ma baignade fut très rapide. Néanmoins, je voulais en profiter car elle risquait bien d’être la dernière de mon voyage, puisqu’il ne me restait plus qu’à passer par la Patagonie.
2 commentaires:
J'ai l'impression que la Fée Morgane ne fait pas vraiment partie de la mythologie Chilote. D'ailleurs t'as des légendes à nous raconter?
Pas vraiment non, même si certains endroits pourraient ressembler à la Bretagne.
Les légendes je vous les raconterai au coin du feu un soir d'hiver.
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