L’accueil dans le refuge fut un peu abrupt puisque je me suis fait réprimandée car je n’avais pas enlevé mes chaussures. Ensuite, le patron est arrivé, un barbu d’une cinquantaine d’année, vêtu d’un vieux short et d’un vieux t-shirt. Il m’a appris que le refuge était complet et qu’il ne connaissait pas le Vincent de l’agence de Pucón. Après un coup de téléphone je compris que ce dernier s’était trompé et avait réservé dans un refuge situé avant l’entrée du parc. Je venais de faire le chemin avec mon gros sac à dos et je n’avais pas tellement envie de repartir. Alors le propriétaire des lieux m’a offert de dormir sur le palier. Il y avait une mousse, une lampe et une bibliothèque. J’ai donc accepté. Le refuge était peuplé de plusieurs familles. C’est un lieu confortable, au milieu de la forêt, au bord du lac et l’ambiance y est très bonne.
Je m’étais trouvé un endroit où dormir et je pouvais donc profiter des lieux. L’eau du lac était très bonne, très pure et je m'y suis bien delassée, avant de retourner au refuge pour le dîner.
Celui-ci était composé d’un pastel de choclo casero (gâteau de maïs fait maison), une délicieuse composition dans laquelle la purée de maïs recouvre de la viande, un œuf dur et des olives. Exactement ce qu’il me fallait pour me donner des forces avant le tournoi de ping pong organisé par les jeunes anarchistes du camping voisin.
Le lendemain je me suis levée avant tout le monde, à 9 heures, après une très bonne nuit et je suis partie pour le sentier de Los Lagos. Ce sentier croise deux cascades et trois lacs tous plus beaux les uns que les autres. En huit heures de marche tranquille, j’ai pu admirer presque toutes les merveilles du parc, étonnamment peu fréquenté par les touristes étrangers.
Mon premier pivert !
En rentrant le soir j’ai d’abord cru le refuge en feu, mais la fumée provenait seulement de l’asado qui se préparait pour ce soir là.
Comme je me sentais bien dans ce parc, dans ce refuge et dans la bibliothèque et que je ne voulais pas retourner à Pucón, j’avais décidé le matin, de rester une nuit de plus. Grâce à cette bonne idée, j’ai pu profiter de cet asado. Une viande succulente, un vin moelleux et fort comme savent le faire les chiliens, des salades délicates, un pain chaud et tendre. Que du plaisir, partagé par trente personnes autour de la grande table en bois, où l’on discute entre amis, en famille.
Après ce délicieux repas, nous nous sommes installés autour des musiciens pour une séance de chansons traditionnelles chiliennes. Par traditionnelles, j’entends celle que tout le monde connaît, celles qui font la culture commune et l’identité d’un pays. Tout le monde chantait ces chants d’ici, qui parlent d’amour, de coup d’Etat, de nature, du pays…
Cette soirée fut riche en émotions, je me suis sentie un peu chilienne, intégrée dans ces familles tranquilles, en vacances, au bord d’un lac, au milieu de la forêt, blottie dans les contreforts andins.
3 commentaires:
hé bien encore de belle aventures soso.
Moi qui étais super contente de mon week end, voila qu'en rentrant a paris et decouvrant tes images et recits, je te jalouse un peu !
continue ta route et a bientot par skype
bisous
pau
Ouais un tournoi de ping-pong anarchiste!!! Espèce de sale gauchiste en devenir... Quoique si tu devenais anarchiste tu serais pas trop gauchiste, enfin d'abord pourquoi ça serait à gauche l'anarchie, à priori c'est nulle part, non? Mais bon toi je sais que tu deviens communiste, ça fait mal à mon coeur... Tu adhères à l'AGET en rentrant??? Bon je dérive, je dérive, mais sinon c'est toujours aussi beau le Chili!
Je fais la bise à des communistes,j'ai les mêmes idées que certains d'entre eux, mais t'inquiète, je suis plutôt anarchiste ... même si nulle en ping pong.
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