mardi 20 mai 2008

Chapitre 11 – La fin du monde approche

En rejoignant le continent, j’ai pu apercevoir les traces laissées par les deux serpents mythologiques qui se battent dans le détroit. L’un veut tuer tous les hommes en faisant monter les eaux, l’autre veut les préserver en faisant baisser le niveau. De leur combat est né l’archipel de Chiloé.

A Puerto Montt, j’ai attendu mon vol en déambulant sur le port, mangeant une empanada et visitant le musée Jean Paul II, consacré à l’Histoire locale.


Puis le temps est enfin venu de m’envoler vers le bout du monde. J’avais un siège avec deux hublots et pas de voisin ; ainsi, malgré les nuages, j’ai quand même bénéficié de quelques magnifiques vues sur les Campos de Hielo Sur (littéralement les champs de glace sud). Sous les ailes de l’avion et mes yeux ronds, s’étalaient d’immenses glaciers millénaires, purs, puissants, impressionnants, semblant dérouler lentement le monde avec eux.


En approchant de Punta Arenas, à 3090 kilomètres de Santiago, le paysage a changé, les montagnes glacées laissant place à de vastes plaines battues par les vents et surtout au Détroit de Magellan, le bout d’un monde, un endroit mythique pour moi, le passage obligé d’un tour du Monde. Seulement une étape, car ce qui est génial avec notre Terre c’est que lorsqu’on arrive à un bout, ce n’est qu’une illusion, on peut toujours aller plus loin, continuer, sans même avoir besoin de se retourner.


Je me suis installée dans un hostal confortable avant d’aller manger des pâtes dans un restaurant décoré d’une jolie façon et où j’ai même trouvé un souvenir de Reims.



Puis, la nuit tombée, je suis partie rejoindre le détroit, pour mettre la main dans l’eau glacée, appartenant tout autant au Pacifique qu’à l’Atlantique. Le bout du monde, noir, mystérieux, proche, ce détroit qui m’appelait à le traverser pour m’en rapprocher encore un peu.

Pas tout de suite, car le lendemain c’est vers le Nord qu’est parti mon bus, pour rejoindre la ville de Puerto Natales, à 254 kilomètres, point de passage obligé pour tous les randonneurs vers le parc Torres del Paine. Trois heures du même paysage, la plaine à perte de vue, de la terre juste bonne pour l’herbe à mouton et le méthane. Puis une arrivée sous la pluie et contre le vent, une ambiance de Patagonie comme je l’imaginais.


J’ai cherché vainement une agence de location de matériel indiquée dans mon guide, puis en ai écumé quelques autres, à la recherche d’une tente pour une, voire deux personnes. J’ai fini par en trouver une, trempée et sale, proposé par un homme assez blasé, qui m’a conseillé de dormir en ville et de partir seulement le lendemain.

Je n’étais pas en Patagonie pour regarder souffler le vent en attendant que ma tente sèche alors j’ai continué mes recherches, jusqu’à trouver du bon matériel et un loueur sympa. Ni une ni deux, je suis passée au supermarché acheter du riz et des soupes en sachet, comme tous les autres clients, j’ai accroché la tente sur ma mochilla, fait rentrer la casserole et le réchaud dans un coin du sac et suis montée dans le bus, direction Torres del Paine, à deux heures de route, encore plus au Nord, vers les champs de glace.

2 commentaires:

Hélène a dit…

Wow c'est vraiment la grande aventure là! La classe, chapeau!

Solène a dit…

Ouais c'était top.
Et le meilleur reste à venir !
Je m'y met altiro.