Le réveil du lendemain de cette soirée mémorable, fut un peu difficile pour tout le monde apparemment, puisque j’ai dû attendre 9 h 30 pour avoir un petit déjeuner. Ce qui ne m’arrangeait pas car mon bus pour retourner à Pucón et continuer mon périple partait à 10 h 30. J’ai avalé plutôt que mangé mes tartines et couru à moitié sur le chemin rendu humide par la pluie nocturne pour réussir à attraper le bus. J’étais seule dedans et j’avais donc toutes les vitres pour profiter du paysage.
Pendant quatre heures à Pucón, j’ai profité de la plage, du parc et des empanadas, avant de monter dans le bus pour Puerto Varas. Cette ville située à 996 km de Santiago et 320 km de Pucón est posée au bord du grandiose lac LLanquihue et près des volcans Osorno et Calbuco.
Le bus a mis cinq heures pour y arriver, traversant des paysages forestiers mis en valeur par le coucher du soleil.
Arrivée à 22h30, je n’ai rien vu de la ville et me suis contentée de trouver un lit dans un hostal tenu par une institutrice mariée à un allemand. Pour le dîner elle m’a offert un thé et une part de Kuchen, gâteau allemand.
Le lendemain, l’influence allemande s’est confirmée, en passant dans les rues baptisées avec des noms allemands pour certaines et peuplées de pâtisseries allemandes, de magasins allemands, et d'une église allemande.
Mon goût limité pour les allemands et les villes m’a poussé à prendre le bus pour rejoindre le lago de todos los santos ou lac Esmeralda, haut lieu touristique, grâce à ses eaux couleur émeraude.
A l’arrivée, tous les «pêcheurs » du coin proposent de faire la traversée dans leur barque, mais je me suis contentée de marcher un peu sur la plage et de tremper mes pieds dans l’eau. J’avais très envie de me baigner dans cette eau claire mais je n’avais nulle part où laisser mon sac en sécurité.
Après une bonne salade de printemps mangée en admirant le lac, j’ai décidé de parcourir à pieds les six kilomètres qui séparent le lac des saltos de Petrohué, autre haut lieu touristique en aval. Je voulais profiter de ce chemin pour voir le torrent Petrohué dont les eaux tumultueuses sont de la même couleur que le lac, ce qui le rend magnifique, dans un cadre grandiose. Quand je me suis aperçue que du chemin on ne voyait pas le torrent, à cause des arbres, j’ai entrepris de longer celui-ci, directement au bord de l’eau, de pierre en pierre. Ce ne fut pas toujours facile à cause de ma mochilla qui pesant sur mon dos perturbait mon équilibbre et m’a menée à une pause forcée pour faire sécher chaussette et chaussure. Il faisait beau et chaud donc ce n’était pas bien grave et j’ai pu profiter de la beauté de cette rivière, en me croyant seule dans ce parc très fréquenté, puisque tout le monde passait par le chemin, en bus ou en voiture.
Ce fut une balade sportive et assez acrobatique, ma première longue marche avec ma chère mochilla et j’en ai apprécié chaque moment, chaque surprise, comme celle d’apercevoir le volcan Osorno au passage d’un coude du torrent. Une autre, moins agréable, fut de voir, gravé dans la pierre, le nom d’un jeune pêcheur mort à dix neuf ans, certainement tombé dans un tourbillon.
Bien sur il m’a fallut plusieurs heures pour faire ces six kilomètres, à cause des nombreux obstacles sur mon parcours, et je suis arrivée au niveau des sauts peu de temps avant le départ du dernier bus pour la ville. J’ai donc fait juste un petit tour, en essayant de me frayer un passage au travers des touristes agglutinés sur les passerelles pour apercevoir ces sauts impressionnants. Je sentais que je gênais avec mon gros sac à dos et toute cette foule m’a un peu rebutée alors j’ai juste pris quelques photos et suis retournée au bord du chemin pour attendre le bus. Celui-ci allait jusqu’à Puerto Montt, 20 kilomètres au sud de Puerto Varas, ma prochaine destination. J’ai donc décidé de rester jusqu’au terminus plutôt que de dormir une nuit de plus à Puerto Varas.
A Puerto Montt, j’ai trouvé un hostal plutôt miteux, avec des murs en contreplaqué n'atteignant pas le plafond, une porte qui ne fermait pas complètement, mais une télévision bien inutile. J’y ai juste posé mes affaires et suis partie marcher vers le port. J’avais vraiment la sensation d’avoir atteint le bout du monde civilisé. La route s’arrête à Puerto Montt ; pour aller plus au sud il faut prendre le bateau et traverser le Golf de Reloncavi ou passer par l’Argentine car la Cordillère n’admet pas de routes goudronnées.
C’est une sensation étrange, mais heureusement, il y a des bacs pour rejoindre la grande île de Chiloé, je pouvais donc continuer mon voyage le lendemain.
1 commentaire:
Wow la couleur de l'eaaaauuu!! Ca fait rêver!!!!!
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