jeudi 4 septembre 2008

Chapitre 5 – Chao Chile

A 6 h 30 du matin, le bus rempli de toutes sortes de marchandise quitta Arica pour cinq heures de route, à travers les paysages merveilleux des Andes. Quand il s’est arrêté à plus de trois mille mètres d’altitude, au milieu du désert, où seules passent quelques vicuñas et qu’un petit vieillard en est descendu, j’ai tenté d'’imaginer la vie de ces gens, isolés dans ces contrées grandioses.


A l’arrivée à Putre, je pensais devoir faire du stop pour me rendre au petit village de Parinacota, mais un homme qui s’y rendait m’a proposé de monter dans son 4x4. Vu la fréquence du trafic dans le coin, je n’ai pas hésité avant d’accepter. En chemin il a pris un jeune homme en stop, qui voulait se rendre au-delà du lac de Parinacota, au poste frontière de la Bolivie. Il l’y a donc amené et m’a déposé aux abords du lac pour que je profite de la vue pendant ce temps là. J’ai admiré le volcan Parinacota se reflétant dans les eaux gelées, puis je suis allée discuter avec un vendeur de lainages installé là. Il m’a fait l’article bien évidemment, même lorsque je me suis sentie un peu mal à cause de l’altitude et que je lui ai demandé un siège.






Mon poncho acheté et mon chauffeur revenu, nous sommes redescendus au village où m’attendait une chambre dans un tout nouvel hostal.
Parinacota est un minuscule village composé de quelques maisons et où je n’ai croisé que cinq habitants et quatre touristes. Son attraction principale est sa petite église construite au 17ème siècle et qui tient bon malgrès l’histoire géologique du Chili. A l’intérieur de subtiles peintures sont préservées et une table malfaisante gardée prisonnière.




Après un sandwich avalé chez l’épicier-dragueur du village, je suis partie pour une petite randonnée vers les lagunes de Cotacotani. Cependant, passer du bord de mer à quatre mille cinq cent mètres d’altitude en une journée n’est pas l’idéal pour le corps. J’ai donc marché très très lentement, je me sentais fatiguée, l’aspirine calmait à peine mon mal de tête, mais la balade valait plus que largement la peine. Dans ces petits lacs se reflètent les sommets enneigés des alentours, le ciel est aussi bleu que l’eau, les viscachas sautent de rochers en rochers, les flamands roses font un festin et pas un bruit ne perturbe ce paradis froid.






Malheureusement je n’ai pas pu rester aussi longtemps que je l’aurais souhaité car la douce montée, ponctuée de longues pauses à l’abri du vent glacial, m’avait pris beaucoup de temps et le soleil n’allait pas tarder à se cacher derrière les pics culminant à plus de six mille mètres. J’ai donc accéléré le pas pour faire le tour des lagunes et trouver le chemin du retour. Je suis arrivée de nuit au village après avoir profité du coucher du soleil sur ce paysage enchanteur.

Une bonne soupe au quinoa et du maté de coca m’attendait pour me remettre de mes émotions. J’ai mangé en discutant avec un couple de jeune retraités anglais, avant d’aller me coucher sous mes cinq couvertures en priant pour ne pas avoir à me relever la nuit et affronter une température de moins dix huit degrés avec mon pyjama (prière inefficace d'ailleurs).

Le lendemain matin, j’ai commencé par une aspirine au petit déjeuner, avant d’aller faire un tour près du village. Je me suis amusée à marcher sur la glace de la toundra et bien sûr mon pied est passé au travers. Ce n’était que de la boue en dessous, donc rien de bien méchant.
Après cela, mon chauffeur-logeur m’a menée au poste des carabineros où devait s’arrêter mon bus pour la Bolivie. Je me suis installée tranquillement à côté du lama modèle pour touristes photographes et j’ai savouré mes derniers instants chiliens.

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