vendredi 5 septembre 2008

Chapitre 6 – La Paix sur Terre

Alors que j’attendais mon bus, assise dans le sable de l’altiplano, les Carabineros ont eu pitié de moi et m’ont offert un jus de fruit très frais. C’était en fait de la poudre au goût ananas, mélangée à l’eau gelée de la source voisine ; mais l’intention elle-même était agréable. Pendant que je faisais diversion, le lama affamé en a profité pour dévorer les registres laissés négligemment au soleil.
C’est sur ces entrefaites que mon bus est enfin arrivé. Malheureusement ma place était occupée par une chilienne d’âge mûr et ses milliers de bagages à main. J’ai donc fait le chemin jusqu’au poste frontière assise sur le siège du copilote, d’où la vue sur le lac Chungara, à travers le pare-brise, était excellente. Cet état me convenait parfaitement et quand j’ai du changer pour un siège à l’arrière, le long du couloir, loin de la fenêtre et du magnifique Sajama enneigé, j’étais un peu attristée.

Le passage de la douane fut un peu tumultueux, à cause d’un douanier chilien qui trouvait mon escapade d’un week end argentine suspecte. Je lui ai assuré que « je ne suis là que pour le tourisme, mais le Chili est tellement beau qu’il me fallait plus de trois mois pour le visiter ». Il n’a rien trouvé à redire et je suis repartie avec un beau tampon sur mon passeport. Ensuite, ce sont les gringas qui ont mis du temps côté bolivien, car pour les citoyens des USA, c’est fort compliqué et cher d’entrer en Bolivie. Une vengeance peut être ?
Le voyage à continué, au travers de l’altiplano, aux couleurs plus vives que celles des arcs en ciel et nous sommes arrivés à El Alto juste à temps pour perdre le souffle devant La Paz qui s’étendait au dessous de nous, au crépuscule.
A la descente du bus je me suis mise en quête d’un hostal, le long des rues remplies de combis fumants, frayant mon passage entre les vendeurs de sandwichs, les barbecues, les cireurs de chaussures et les touristes en tous genres. La Paz parait n’être jamais en paix. Il est difficile d’y respirer et je doute que se soit uniquement en raison de ses 3660 mètres d’altitude.


Au petit matin j’ai été réveillée par la lumière et les bruits de la rue, mais j’ai trainé au lit jusqu'à 8 h 30. Après cela, j’ai commencé à arpenter un peu les rues de la ville, avant de faire quelques escales culturelles comme le musée de l’ethnographie, la place Murillo, siège du gouvernement (Evo Sí ! ) et l’Eglise de San Francisco. Dans celle-ci, j’ai eu droit à un guide très intéressant pour moi toute seule, qui me posait plein de question sur l’Histoire de France. Nous sommes même montés sur le toit pour avoir une vue sur cette ville qui n’en finissait pas de m’impressionner. Je crois que je l’ai aimée, mais je n’en suis pas sûre. Elle est certainement de celles où il faut vivre pour bien en prendre la mesure et s’y attacher.






Ensuite, je me suis rendue près du cimetière, d’où partent les bus un peu pourris pour Copacabana, sur la rive du lac Titicaca. Alors que je surveillais le chargement de ma mochilla, la porte de la soute s’est refermée sur le copilote. J’ai eu très mal pour lui, mais il devait avoir l’habitude car il n’avait pas l’air plus surpris ou souffrant que ça.
Dans le bus j’étais assise à côté d’un péruvien très bavard, ce qui m’a empêché de regarder le paysage. Mais il était bien sympa et il m’a même invitée à boire un chocolat chaud une fois arrivés à notre destination.
Enfin, nous sommes rentrés chacun dans notre chambre avec salle de bain, payée 2 euros et je me suis endormie en rêvant du lac qui a vu la naissance du soleil.

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