vendredi 9 novembre 2007

Переделкино

Pour faire les choses dans l’ordre, avant le récit de l’escapade Pragoise qui sera certainement écrit à six mains, je dois vous narrer mon périple du week end précédent.

Nous revoilà donc en Octobre. Apres, onze semaines de vie Moscovite il me fallait voir un peu de verdure, ou plutôt d’orangure vu la saison. Je décidais donc d’un petit périple à Peredelkino, charmant village de la banlieue de Moscou où de grands écrivains avaient leurs résidences pendant l’ère soviétique. Pour cela il faut prendre le train et comme je me doutais qu’il me faudrait un peu de temps pour comprendre le système et que je ne m’étais pas levée très tôt le samedi je choisi cette journée pour faire du repérage dans la gare et du shopping dans le centre commercial voisin. Arrivée à la gare de Kievskii, qui comme son nom l’indique abrite les trains vers l’Ukraine, je me suis mise en quête du guichet pour les trains de banlieue. J’ai donc traversée toute la gare qui est assez magnifique je dois dire, avec plein de faucilles et de marteaux partout…évidemment ! Malheureusement, et je m’en excuse, je n’avais pas mon appareil photo sur moi. Mon repérage fait et mes emplettes ajournées faute d’inspiration dans ce centre commercial trop grand pour moi je suis rentrée damoï (à la maison).

Lendemain bien plus intéressant. Départ pour la gare vers 13 heures ou 14, je ne sais plus avec ces changements d’heure. Dans la file d’attente pour les billets, alors que je révise ma phrase (Mnié mojen biliet na peredelkino pojalouista.) un jeune homme au bouc et lunettes de soleil commence à me parler. Je lui explique que je ne comprends pas et il laisse tomber après avoir lancé « vive la France ! » Mais me voyant hésiter à la caisse il revient et me propose de me payer mon billet et comme nous allons au même endroit il m’emmène avec ses amis dans le train. Le tout dans un anglais quasiment aussi approximatif que mon russe. Mais ma foi, je l’ai suivi sans hésiter car comme ça j’étais sûre de ne pas me tromper et aussi parce que un russe joyeux et communiquant comme ça, ce n’est pas facile à trouver alors quand on en a un sous la main, il ne faut pas le lâcher !

Une fois dans le train, il m’a payé une glace au distributeur qui ici n’est pas automatique, mais prend la forme d’une vielle dame qui se balade de wagon en wagon. Puis il a commencé à me dire qu’il allait venir vivre en France avec moi et qu’on se marierait et qu’il m’aimait. Mais sa copine n’a pas trop apprécié alors il s’est calmé. Arrivée là-bas, il me proposa d’aller manger des Chachliks avec eux dans la forêt. Je n’avais rien de particulier à faire alors je les ai suivi.

C’étaient des vrais professionnels des Chachliks, en plus d’être des étudiants en médecine. Ils avaient tout : la petite hache, la scie pliable, les pics à brochette, les clous et le marteau avec lesquels ils ont même construit une table. C’était grandiose ! Il a vite commencé à faire nuit, à cause du changement d’heure et Ruslan, car c’est ainsi que mon hôte s’appelait m’a demandé si je n’avais pas peur de partir ainsi dans la forêt avec des inconnus. Je lui ai répondu que j’avais confiance en eux et j’ais eu bien raison. Ils se sont occupés de moi comme d’une invitée de marque, m’asseyant près du feu, me servant à manger et à boire, etc. Et ce fut un de mes meilleurs moments en Russie. Ruslan était le seul à parler anglais alors j’ai aussi parlé un peu russe, j’ai appris pas mal de mots, et j’ai découvert le vrai rituel des Chachliks. J’ai même parlé un peu politique et voitures françaises !

Par contre, il faisait sacrément froid. En France, on arrête les barbecues quand vient l’automne. Et bien en Russie, il fait un ou deux degrés mais ce n’est pas grave, on passe la nuit dans la forêt.
Ceci dit, je n’ais pas passé la nuit dans la forêt car je suis repartie un peu plus tôt qu’eux. Ruslan et Eugène un de ses amis m’ont raccompagnée à la gare, après avoir pris la précaution de mettre un couteau à leur ceinture car « it’s dangerous here » !

Je suis rentrée dans mes pénates sans encombre et bien contente de ma journée et de ma petite folie, puisque c’est ainsi que certains nommeront ma confiance.
Mais un peu d’air frais et de bons souvenirs n’ont jamais fait de mal à personne !

Pour les photos, j’attends un message de Ruslan, me les envoyant.


Le mot du jour : Костёр (castior) = le feu de bois

Da svidania


Une petite photo quand même : l'entrée d'une station de métro.

2 commentaires:

Hélène a dit…

[mode maman /on] Une petite folie !? De l'inconscience totale tu veux dire... Et si ces messieurs avaient eu de mauvaises intentions, une fois perdue dans la forêt qu'est-ce que t'aurais fait ??? Nan vraiment je suis pas contente [/off]

Cool cet aprem, tu peux expliciter les chachliks pour les non initiés (pas comme moi) et j'espère que tu nous en fera à Toulouse (dans le jardin de la maison qu'on prendra en coloc'... on peut rêver)!

Solène a dit…

(mode fille /0n) Bah non, y'avait pas de risque et pis j'etais pas perdue je pouvais retrouver le chemin. Et y'avait pas que des messieurs. (mode fille /off)

Pour les chachliks j'ais deja expliquer dans un message precedent. C'est pour voir ceux qui suivent.

Et pas de probleme, rendez vous dans notre jardin le dernier week end de septembre.