mercredi 4 juin 2008

Chapitre 15 – Point de retour

Après une nuit fraîche mais bonne, je me suis levée de bonne humeur, prête à profiter de ma journée sans mochilla. En effet, on peut faire le tour du parc en six ou sept jours, et suivant mon guide qui en indiquait plutôt huit ou neuf, j’avais décidé de me contenter du circuit en forme de W, qui impliquait de revenir sur ses pas. Cependant, comme j’avais prévu de le faire en cinq jours et que, finalement, je suis arrivée au bout, le glacier Grey, en trois, j’ai décidé de laisser ma tente deux nuits au même endroit et de m’offrir une petite escapade d’un jour, vers le Paso Gardner et retour.
Ce col est le point culminant du sentier du parc, à quelques 1241 mètres d’altitude. Pour y accéder par le versant ouest, que j’ai emprunté, il faut grimper un sentier très raide dans une forêt coupée seulement par des traces d’incendies. Il y a deux ans, un campeur sauvage a décidé de faire du feu pour faire chauffer sa soupe malgré les recommandations et cet imbécile n’a pas pu le contrôler. Le vent patagon et la difficulté d’accès aidant les flammes, c’est un tiers du parc qui est parti en fumée.



Sur le thème de l’écologie, on peut aussi remarquer que le glacier fond à vue d’œil. Les traces laissées sur la roche et les représentations sur des cartes vielles de deux ans font peur à voir. D’ici quelques années, les randonneurs pourront toujours marcher, le glacier ne sera qu’un point blanc à l’horizon.


J’ai eu la chance de pouvoir en profiter, et arrivée à ce fameux col, c’était merveilleux. Le soleil commençait à se montrer, et la vue s’étendait à tout le glacier, aux montagnes derrière, à la vallée en bas. De l’autre côté du col s’étendait une autre vallée, grandiose, parsemée de quelques glaciers, si proches. J’avais envie d’y descendre, de découvrir cette vallée, mais la suite de mon voyage était derrière moi. J’ai fait un peu de luge sur un pan de neige, rempli ma bouteille d’eau au ruisseau qui suintait d’un glacier et pris quelques photos. Puis, j’ai grimpé les rochers au dessus du col et me suis assise pour profiter de la vue, puisque j’avais du temps. Pendant plus d'une heure, j’ai laissé le soleil me réchauffer, le vent me rafraîchir et la vue m’éblouir. Je ne voulais pas redescendre.


Mais la nuit allait tomber et il le fallait bien. Alors tranquillement, je suis revenue sur mes pas, j’ai jeté un dernier coup d’œil puis un autre et encore un autre, avant de m’enfoncer dans la forêt. Quelques heures et quelques échelles servant à passer des torrents, plus loin, j’ai rejoint ma tente, dîné et profité du coucher du soleil, timide, sur le glacier en discutant avec des chiliens qui avaient amené leur bouteille pour boire un « whisky on the rocks » millénaire.


2 commentaires:

Hélène a dit…

Je parie que c'est encore un Corse qui a tout fait brûler. A quand la Solution Finale?

Solène a dit…

Bah il paraît que c'est un Suisse, mais bon, c'est difficile à croire. Un Corse c'est plus probable. Hihi