dimanche 8 juin 2008

Chapitre 17 – Al fin y al cabo

Je me suis réveillée tard après une mauvaise nuit due aux ronflements de mes voisins et à l’inclinaison prononcée de mon sommier. Je voulais aller visiter une grotte où l’on a retrouvé des restes d’un animal préhistorique, non loin de Puerto Natales. Mais on m’a dit que ce n’était pas très intéressant, il pleuvait et j’avais envie de rester un peu tranquille. J’ai discuté avec des français voyageurs jusque midi, puis suis allée me balader au bord du canal du Dernier Espoir avant de prendre un bus pour Punta Arenas.



L’arrivée là bas s’est faite sous une pluie battante et je ne trouvais pas d’endroit où dormir. Mon chapeau commençait à dégouliner sérieusement quand j’ai sonné à la porte d’une grande maison du centre ville. C’était cher, mais je ne savais pas où aller et l’eau commençait à transpercer mon sac alors je suis entrée. C’était une maison ancienne, gardée par le petit fils de l’italien qui l’avait fait construire. J’ai eu droit à une chambre confortable, avec chauffage, télé, et vue sur le port et les bateaux qui partent pour l’Antarctique. Moi c’est sur la Terre de Feu que je voulais partir le lendemain, avant de m’en retourner pour Santiago.



Ce ne fut pas possible, car il n’y a qu’un seul bateau par jour qui rejoint l'île et il ne me restait qu’une journée. L’ultime, la dernière de ce mois de voyage, de voyages.
Après un petit déjeuner grandiose servi par l’italien qui n’avait que moi comme cliente, je suis partie visiter cette ville au bord du Détroit de Magellan, à défaut de le traverser.
Je suis montée au mirador, duquel on voit toute la ville, le détroit et les côtes de la Terre de Feu.

"L'usine Coca Cola, la plus australe du monde"

Je suis redescendue vers la place Saint-Exupéry, où les arbres, contraints par le vent, poussent de travers.

Puis j’ai fait escale au monument rendant hommage au berger, pour une petite séance de photos touristiques. Il y avait là un groupe d’ukrainiens qui prenaient des photos aussi. Quel plaisir d’entendre de nouveau du russe et de le parler un peu, aussi loin de Moscou !


Pour ma culture, je suis passée par la Cathédrale puis par le musée, qui ne m’a pas emballée. J’ai ensuite fait un tour par le cimetière, où sont enterrées dans de grandioses mausolées les grandes familles qui ont contribué au développement de la région (et au génocide des peuples natifs au passage). Avant leur entrée au cimetière, ces familles avaient aussi fait construire des magnifiques demeures dans la ville.
Puis je m’en suis retournée au centre ville par la plage, qui ressemblait plutôt à un dépotoir géant. Une semaine plus tôt je ne l’avais vue que de nuit, et c’était bien mieux ainsi.

Un bon goûter composé d’une crêpe fourrée au manjar, la confiture de lait chilienne et d’un capuccino m’a remise sur pied, mais sans vraiment me sortir de ma mélancolie de dernier jour, encouragée par le temps changeant.


Le bout du monde, le bout d’un voyage magnifique, d’une aventure.
Heureusement, je savais qu’il me restait encore plein de choses à découvrir, ce n’était que le début de ma vie chilienne.

Le soir j’ai changé d’hôtel, parce que, quand même, c’était cher, et après un dernier tour au mirador, pour apercevoir ce bout du monde une dernière fois je suis rentrée me coucher.
Mon vol pour la vie citadine décollait tôt le lendemain matin.

2 commentaires:

Hélène a dit…

J'aime particulièrement le canal du Dernier Espoir. Ca avait l'air super. Et puis St Ex forcément, parce que le Petit Prince c'est la vie!

Solène a dit…

C'était assez spécial comme ambiance, mais sympa.

La vie, la vie, tu t'emballes, c'est surtout un Prince.

Ceci dit, il a été distribué à plusieurs milliers des familles les plus pauvres du pays.